Husk Cambodia
COMPTE RENDU DE NOTRE RENCONTRE AVEC L’ONG HUSK CAMBODIA
SIEM REAP, ANGKOR, LE 17 MARS 2016
Ce que nous nommerons « Le modèle Husk »
Créé par Fiona et Anthony Jaensh, un couple australien tombé amoureux du Cambodge dix ans plus tôt.
Décidant de s’écarter des centres trop touristiques d’Angkor, la cité mythique de l’empire Khmer, ils ont construit a quelques kilomètres à la fois un boutique hôtel et un projet d’aide aux communautés villageoises environnantes, dont le village de Komphein, la « coccinelle ».
Un modèle plus qu’un projet …
Qui cerne parfaitement les problèmes cruciaux du Cambodge :
Une combinaison autour de l’eau, de la santé, de l’éducation et de l’environnement.
Les paysans boivent de l’eau qu’ils pompent à seulement 2 mètres, insalubre et polluée, elle est source de maladie.
Pour palier à ce principal enjeu, Husk a trouvé auprès de fournisseurs américains une technique de pompe à eau facile à utiliser, à entretenir pour un coût intéressant. Chaque pompe est composé d’un filtre constitué de 3 couches de matériel naturel : sable, gravier et charbon, qui combinées ensemble servent de filtre.
Installées dans les jardins (voir photos) elle sont pratiques et peu encombrante.
Leur prix : 1 pompe = 150 $ – 1 filtre = 85 $
Suppléant à l’insalubrité des habitats, Husk a tissé un réseau de soutien avec des élèves d’écoles internationales de ville comme Singapour et Hong Kong … pour les aider à reconstruire des maisons de bois et feuilles de palmes tissées.
Côté environnement, le second problème de ce pays pauvre et qui fût décimé par les guerres successives des Khmers rouges et des vietnamiens est le manque de toute politique de collecte des déchets, en ville comme dans les villages.
Aussi, la seconde bonne idée, pratique et utile, mise en place par Husk est la collecte et l’utilisation des bouteilles de plastiques vides pour la construction des murs de leur école. En mettant en place un troc dans le village, en échangeant les bouteilles de plastique contre du riz, des fournitures scolaires, ils subviennent non seulement à un manque d’infrastructures mais cela permet aussi de responsabiliser les familles et les enfants dans un pays où le « charity business » a pris le pas sur l’auto-développement
En effet le Cambodge est un pays qui ne survit aujourd’hui que grâce au tourisme et aux subventions étrangères, l’Union Européenne aux premiers rangs.
Les murs sont donc constitués de bouteilles : remplies de déchets non biodégradables les bouteilles sont empilées, tassées entre deux couches de ciment.
Enfin, le second problème environnemental du pays est la déforestation organisée en coupe réglée par certains membres du gouvernement au profit gigantesque de quelques uns et de firmes étrangères.
Nous aussi, comme chaque visiteur, avons planté, un arbre, même deux : deux manguiers qui nous l’espérons porteront quelques fruits d’ici 4 ans.
Poursuivant notre chemin sous un soleil torride, vraiment torride, nous suivons les 3 actions qui complètent cet éventail intelligent de ressources alternatives à la pauvreté et à l’illettrisme.
- L’école d’anglais, qui peut accueillir jusqu’à 400 élèves et qui est secondés par de jeunes bénévoles. Lorsque nous arrivons à l’heure la plus chaude tout ce petit monde joue au football !Ces élèves qui fréquentent l’école gouvernementale le matin, peuvent donc venir l’après-midi (ou inversement) pour apprendre l’anglais ; une possibilité de travailler à l’avenir dans le tourisme, seule planche de salut dans la région.
- L’atelier de couture pour une dizaine de femmes, dont les vêtements seront revendus en ville.
- Enfin quelques familles, comme Madame Sam – qui nous a accueillie avec sa fille – préparent pour les visiteurs de délicieux plats cambodgiens, tel le poulet au curry jaune.
Délices que nous avons savouré en partageant avec Fiona et Anthony tout notre intérêt pour leur démarche, notre complicité dans les choix qu’ils ont fait et notre désir de participer modestement à leur effort.
Les ressources de Husk : Husk prélève 5 $ sur chaque « nuitée » dans le boutique hôtel crée par Fiona et Anthony. $5 sont payés par chaque voyageur faisant le « Walk and Talk Tour » des projets. Le « Day in a life Tour » contribue pour $5 par personne, comme il permet de fournir des arbres, des oeufs et du riz à la famille qui accueille les visiteurs, au cocher du char à boeuf qui les transporte, à la famille qui cuisine le repas ( tout à fait délicieux je dois le dire).
Les visiteurs (touristes pour la plupart) payent un forfait pour la journée dont 50% est reversée à l’association. Auxquelles s’ajoutent des dons de particuliers ou de fondations comme Paysages Humains.
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HUSK travaille avec les communautés de Treak et de Kompheim, des villages proches de Siem Reap, pour élever le niveau de vie ses habitants.
Leurs buts sont simples : accès à l’eau potable, santé, éduction, environnement comme beaucoup de pays de cette région d’Asie du Sud-Est.
Et surtout de permettre à aux familles de pouvoir rester ensemble dans leurs communautés locales.
HUSK a été créé et est soutenu par les propriétaires de Sojourn Boutique Hotel et Beyond Unique Escapes situé à Siem Reap, Angkor. Tous les intervenants sont volontaires et seule l’équipe locale khmer est rémunérée. Leurs activités commerciales touristiques leur permettent de supporter l’association directement par des dons et un pourcentage de leurs bénéfices.
Voici quelques un de leurs projets :
- Le soutien encore et toujours à la communauté scolaire de Kompheim – l’éducation est la clé essentielle pour briser le cercle de la pauvreté.
HUSK a créé une école où l’on y enseigne l’anglais
- Les Softies, ce sont des poupées qui sont fabriquées par des femmes, non éduquées et très démunies, en parallèle à leurs travaux aux champs et qui leur permettent de gagner un peu en autonomie
- Une bibliothèque pour les enfants a ouvert ses portes en 2015 et propose une centaine de livres en khmer et en anglais
Et aussi, le projet original de « Bottle Buildings » ou « Eco Block » :
En effet la collecte des déchets en dehors des sites touristiques est un sérieux problème au Cambodge dont les conséquences néfastes sur l’hygiène et l’environnement augmentent.
Ce concept initié par Pura Vida est basé sur la collecte de bouteille de plastique vide dans le but de réaliser des «briques » pour fabriquer des murs.
Par exemple, une école a été construite avec la collecte de 15 000 bouteilles par des groupes scolaires de la communauté et de volontaires extérieurs.
Nous serons auprès d’eux pour découvrir tous les aspects de leurs interventions, visiter ces villages et rencontrer leurs habitants le 17 mars 2016.